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Rendez-vous laïque Samedi 7 décembre 15 h – arbre de la laïcité (derrière le Palais des Arts à Vannes) 16 h – réunion-débat salle Corvette, Palais des Arts introduction Nicolas Cadène (Vigie de la laïcité) – en visio-conférence |
A l'appel des organisations qui ont adopté la
Charte du collectif morbihannais pour la défense
et la promotion de la laïcité
Le principe de laïcité, issu de la loi du 9 décembre 1905 et inscrit dans la constitution de 1958, laisse aux citoyens et citoyennes la liberté de croire ou de ne pas croire dans le respect de « l’ordre public établi par la loi »
Imposant la neutralité des institutions publiques, elle est un outil d'émancipation.
Elle fait l’objet très régulièrement d’attaques, de remises en cause de ses fondements. Elle est souvent détournée, pour porter un jugement sur les dogmes et les manifestations de telle ou telle religion, pour imposer des règles de comportement personnel. Elle est mise en cause sur le fond, celui de l'indifférence de l’État et de ses représentants vis à vis des cultes, par leur présence et leur intervention dans des activités cultuelles.
Ayant la volonté de réaffirmer la place décisive de la laïcité dans la République, de défendre et promouvoir la laïcité par la mise en place d'actions concrètes et de moments d'échanges et de réflexion, les organisations réunies sur la Charte de défense et de promotion de la laïcité vous invitent à participer aux initiatives de ce samedi 7 décembre à Vannes.
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Quand les défenseurs de la loi de 2004 se tirent une balle dans le pied.
La Libre Pensée est indépendante de tout parti. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne prête aucune attention à leurs prises de position. La présidente du groupe NUPES à l'Assemblée nationale a critiqué la Une du journal Le Parisien daté de juin dernier ; elle mettait en avant le port de l'abaya, au nom de la loi de 2004 qui dispose : « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. »
Ressort aujourd'hui dans les revues de presse numériques la colère du philosophe-journaliste Raphaël Enthoven, qui déclarait que Mathilde Panot, ni plus ni moins, menaçait la vie des journalistes du quotidien, en référence à l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo. Rien que ça ! Modeste contribution de ce plumitif[1] à la campagne des européennes ? Sa prise de position était encensée par le magazine Causeur. Monsieur Enthoven est en bonne compagnie !
La loi de 2004, fausse loi « laïque » de plus en plus contestée, est surtout utile contre la laïcité telle que l'ont voulu ses promoteurs, de Jules Ferry à Aristide Briand ou Jean Jaurès. Rien d'étonnant à ce qu'elle soit défendue par la droite politique, y compris la plus extrême et raciste. Mais de plus en plus de voix s'élèvent pour la dénoncer.
Dans Le Monde des Idées du 17 avril, Jean-Fabien Spitz, professeur émérite de philosophie politique à l’université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, publie une tribune sous le titre « L’interdiction des signes religieux ostentatoires à l’école contredit la laïcité ».
Et nous pouvons apprécier ce qu'il déclare dans cette tribune, notamment : « l’État est neutre pour que les individus puissent ne pas l’être, pour qu’ils puissent manifester leur différence en matière religieuse. Lorsque les individus sont ainsi neutralisés, c’est-à-dire lorsqu’il leur est interdit de manifester leurs croyances, l’État a, par définition, cessé d’être neutre, car être neutre signifie adopter une attitude impartiale entre des partis différents. »
Et Jean-Fabien Spitz poursuit « Assez de mensonges sur la laïcité »
« (…) il faut rappeler trois vérités. La première est que le prosélytisme est une composante légitime de la croyance religieuse. Tenter de convertir autrui aux croyances que l’on suppose posséder un caractère salvateur fait partie de la liberté de conscience.
La deuxième est que l’école ne peut pas être un sanctuaire tenu à l’abri de la diversité qui existe dans la société. Au contraire, c’est là que l’œuvre de socialisation doit apprendre aux enfants et aux adolescents qu’il existe dans la société des gens qui ont des croyances différentes des leurs, et c’est en apprenant ces différences qu’ils pourront les accepter comme faisant partie de la vie sociale ordinaire. Aujourd’hui, si l’école est le sanctuaire de quelque chose, c’est de la ségrégation sociale, et les gouvernants seraient bien inspirés de s’en préoccuper, au lieu de faire la chasse aux foulards et aux jupes longues.
Et enfin : les responsables politiques qui ne cessent de jeter de l’huile sur le feu devraient comprendre que cette discrimination par le vêtement, dont de nombreux témoignages attestent qu’elle se traduit par des brimades, par des humiliations, par des accusations sans preuve d’entrisme intégriste et par des abandons d’études, produit les effets inverses de ceux que l’on prétend rechercher. »
Tout cela ouvre un champ de débats indispensables.
[1] Avec Caroline Fourest, il fonde le journal Franc Tireur en 2021
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Dans une tribune publiée dans FigaroVox le 26 avril, Anne-Hélène Le Cornec-Ubertini, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'université de Bretagne occidentale, répond à un article de la militante antiraciste Rokhaya Diallo, paru dans Le Guardian, qui critique la loi de 1905 sur la laïcité. Son titre : Laïcité française : «Avant d’attaquer la loi de 1905, les militants “antiracistes” devraient lire Aristide Briand»
Son souci est de dénoncer cet article, dont « L'objectif est toujours le même, promouvoir le modèle multiculturaliste américain et, à travers lui, la liberté de pratique religieuse dans les emplacements publics. » Autres extraits : « Les opposants à la loi de 1905 militaient pour la seule neutralité de l'État : un État neutre, bienveillant envers les cultes, libres de s'exprimer dans l'espace public. Sans doute faut-il inlassablement rappeler que ces députés ont perdu (...) »
« Faire croire qu'il y a actuellement un dévoiement de la laïcité française, qui n'aurait prévu en 1905 que la neutralité de l'État, et pas celle des citoyens, est à la fois un contresens et une impossibilité logique. La loi de 2004 sur l'interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les écoles, collèges et lycées, n'a fait que préciser, en l'écrivant noir sur blanc, le principe de la loi de 1905 (...) »
La confusion du vocabulaire reflète celle de la pensée.
Notre universitaire indique à propos de la discussion : « Elle (l’extrême droite se moquait de la susceptibilité mal placée des laïques qui refusaient l'affichage des signes et emblèmes religieux dans l'espace public : « Que leur importe s'ils sont vraiment libres penseurs ! »
(Chambre des députés, 45e séance, 28 juin 1905) disait déjà le comte de Lanjuinais, député royaliste. »
Il convient, en l'espèce de préciser les termes de la discussion, sinon on s'égare. La loi s'est élaborée au fil des amendements successifs.
L'intervention de Briand qui a suscité la réponse de notre comte disait « L'honorable Monsieur Lefas demande qu'il soit permis aux individus et aux familles non seulement d'ériger des croix ou autres signes symboliques sur la sépulture des leurs, mais même de les imposer à tout un cimetière. C'est ce que Monsieur Lefas appelle respecter les sentiments religieux.
Messieurs, c'est toujours la même thèse soutenu par tous nos collègues catholiques. Ils considèrent que leur conscience n'est plus libre dès qu'il ne lui est plus permis d'imposer leur croyance à l'ensemble des citoyens.
Un cimetière est un endroit collectif sur lequel tous les habitants d'une commune ont des droits, les protestants, les israélites ou les libres penseurs comme les catholiques.
Pourquoi tenez-vous à froisser leur conscience par des manifestations religieuses qu'ils réprouvent ? »
On voit qu'il s'agit bien des cimetières, non de l'espace public en général. Et il faut suivre la discussion qui se développe ensuite. La loi ne tombe pas d'une autorité supérieure, comme nous le connaissons sous le régime de la Vè République. Elle s'élabore, son contenu évolue de vote en vote, sur des amendements successifs cherchant à en préciser le contenu.
Ainsi, la Chambre admet le port du vêtement ecclésiastique en public ; elle consacre le droit acquis des monuments religieux existants ; le droit des manifestations ambulantes ; la liberté sur les terrains privés...
Pour en arriver au titre V - Police des cultes et à son article 28 que nous connaissons : « Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. » C'est tout.
Disons le tout net : Briand n'aurait jamais approuvé la loi de 2004, bien au contraire. Oui, la loi consacre un État neutre, contrairement à l'affirmation de notre universitaire. Oui, la loi s'applique :
– aux institutions publiques, neutres, ne « reconnaissant » aucun culte,
– aux cultes, qui n'ont pas à imposer leurs dogmes dans les lois et les services publics.
Oui, la loi consacre la liberté de conscience, donc de s'habiller, de faire du prosélytisme, de manifester ses opinions y compris en matière religieuse, le cas échéant.
Notre honorable universitaire confond la sphère publique, celle de la vie politique, celle des institutions, avec l'espace public au sens physique du terme. La liberté, c'est celle de la sphère privée ; l'espace public est le lieu de l'expression de la sphère privée.
Rien d'étonnant à ce qu'elle se réclame de la loi de 2004. Entre parenthèses, elle n'a jamais concerné l'Université, espace de liberté historique. Rien d'étonnant à ce que notre auteur méprise l'accusation de discrimination envers les musulmanes au nom de la laïcité (musulmanes ? Pas musulmans?). C'est bien pourtant une triste réalité ; pour des raisons de basse politique, depuis des années, on cible ceux qu'on qualifie de « musulmans », tout particulièrement les jeunes. Beau cadeau aux racistes de tout poil.
« La liberté de pratique religieuse dans les emplacements publics » est bien consacrée par la loi de 1905, à condition de ne pas mélanger l'espace public (espace physique de la libre circulation des citoyens) et la sphère publique.
La loi a été adoptée à une époque où l'interdiction, le restriction étaient l'exception ; c'est une loi de liberté. Rien à voir avec ce que nous vivons sous un régime qui ne tient que par la répression, la remise en cause des libertés.
Penser qu'il puisse y avoir une quelconque continuité entre la 3è République d'avant 1914 et le régime du coup d'état de 1958 est, soit d'une ignorance crasse, soit une tentative désespérée de légitimer ce régime.
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La Libre Pensée a pris connaissance de la déclaration de monsieur Anthony Morel, élu d'opposition à Séné, publiée dans Ouest France du 26/02. Il critique la prise de position de la maire, Madame Sylvie Sculo, qui a déclaré voter les crédits à l'école Sainte-Anne par obligation légale et non par conviction. Et il l'accuse de diviser la population : « Par son attitude, elle risque d’engendrer une rivalité entre l’école privée et publique ».
La Libre Pensée se félicite d'avoir signé, avec plus d'une quinzaine d'associations et de syndicats enseignants, une déclaration publiée sur le site du Monde du 30 janvier, qui proclame : « École de toute la jeunesse, l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire doit être LA priorité du pays. » Et cette déclaration affirme : « Le financement collectif du séparatisme social et scolaire n’est pas acceptable, l’argent public doit aller à l’École publique. Cela permettra notamment une gratuité complète effective, particulièrement utile à la scolarisation des élèves des familles les plus défavorisées. »
Le secrétariat général de l'enseignement catholique indique : « Les établissements catholiques se réfèrent à l’Évangile (…) en proposant, sans les imposer, un message chrétien et une annonce explicite de la foi. » Il n'y a aucune raison pour que tous les contribuables financent une éducation qui relève d'un choix personnel, rejetant la neutralité et la laïcité de l'école publique ; la laïcité est la liberté de conscience, une école confessionnelle vise à former des adeptes. De plus, la dégradation continue de l'école publique fait du séparatisme de l'école confessionnelle une ségrégation sociale. Là est la vraie division, du fait de la concurrence faussée entre privé confessionnel et public laïque.
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78 % des musulmans considèrent que la laïcité française est islamophobe ?
C'est le titre d'un article du Figaro du 8 décembre 2023, commentant un sondage IFOP réalisé à l'occasion du 9 décembre 2023, journée nationale de la laïcité.
Bien évidemment, le lecteur comprendra : Les musulmans refusent la laïcité.
Comme le disait Disraeli, il existe trois formes de mensonges : le mensonge ordinaire, le parjure et les statistiques. Le progrès aidant, on peut faire mentir une statistique juste.
L'IFOP a mené cette enquête, qui est en fait annuelle, à la demande de Elmaniya.TV, « chaîne laïque franco-arabe, (est une) webTV dédiée à la défense et à la promotion des valeurs laïques et humanistes, aussi bien en France que dans le Monde arabe. »
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